Crème et eczéma

Sommaire

Crème contre l'eczéma
 

Le traitement allopathique de l'eczéma.

Les crèmes à base de cortisone prescrites par les médecins sont généralement efficaces dans les premiers temps.

Elles vont permettre :

  • de réduire l'inflammation ;
  • de favoriser la régénération de la peau ;
  • de lutter contre les éventuelles infections bactériennes.

Leur emploi est progressivement ralenti au fil du temps.

Traitement allopathique de la dermatite atopique

L'objectif dans le traitement allopathique de la dermatite atopique est triple. Il s'agit de lutter contre :

  • l'inflammation ;
  • l'infection ;
  • la sécheresse de la peau (xérose).

La lutte contre l'inflammation

C'est cette partie du traitement de la dermatite atopique (DA) qui repose sur l'utilisation de dermocorticoïdes.

Lorsqu'elle est correctement menée et surveillée, la corticothérapie permet de lutter relativement efficacement contre la DA. Ce sont souvent à des parents d'enfants atteints de dermatite qu'il faudra expliquer l'intérêt de cette prise en charge.

L'application de crème ou de pommade à base de corticoïdes doit être faite en massages légers sur les zones sèches de la peau une fois par jour (avant l'émollient), idéalement en soirée pour que la nuit se passe sans encombres.

Si c'est un nourrisson qui est malade, il faudra éviter dans tous les cas de traiter avec des crèmes à base de corticoïdes :

  • les fesses ;
  • le visage au niveau des yeux ;
  • l'aine.

Chez l'adulte, le traitement corticothérapeutique est généralement quotidien à doses normales puis progressivement diluées.

La lutte contre l'infection

Il s'agit d'une étape fondamentale, notamment pour lutter contre le staphylocoque doré qui est fréquemment retrouvé dans les évolutions de DA.

  • Le staphylocoque doré est responsable de l'aggravation des lésions eczémateuses en raison de l'inflammation qu'il entraîne et l'éliminer est indispensable.
  • Le traitement consiste à prendre des bains quotidiens en complément d'antiseptiques qui peuvent être moussants (chlorhexidine).
  • Une antibiothérapie est parfois nécessaire pour éviter l'installation d'une surinfection bactérienne (impétiginisation).

La lutte contre la sécheresse cutanée

Il est également très important de lutter contre la sécheresse cutanée, en particulier au cours des périodes d'accalmie.

En effet, la sécheresse de la peau risque d'augmenter les démangeaisons et donc de relancer l'eczéma et de déclencher une éventuelle impétiginisation.

Des émollients doivent être utilisés de façon répétée et il faut faire en sorte de diminuer la sécheresse et la chaleur de l'air ambiant.

À noter : la solution la plus efficace pourrait être une crème trilipidique comportant céramides, acide linoléique et cholestérol, mais sans équivalent en France.

Éviction de l'allergène

Il est également nécessaire de faire en sorte de retirer les allergènes. Leur identification n'est pourtant pas toujours aisée.

  • Il semblerait que les plus fréquents soient les pneumallergènes types acariens.
  • Pour lutter contre ces derniers, il est préférable de désinfecter de façon systématique les différentes zones susceptibles d'en contenir (moquettes, rideaux, tapis...) et de se munir de housses de matelas protectrices ou traitées anti-acariens.

En cas de sensibilité alimentaire, il est bien entendu indispensable d'éviter la consommation de l'aliment incriminé. Il est toutefois préférable de s'en référer à un spécialiste avant de procéder à cette éviction.

Pensez aussi, en cas d'allergie alimentaire, à limiter la présence des allergènes dans l’environnement du nourrisson qui seraient en contact avec sa peau : pas d’huile d’amande douce ou de coco sensibilisante, et lavage de mains avant de toucher le nourrisson en cas de consommation ou de cuisine de fruits à coque, par exemple.

Formes sévères

Il existe malheureusement des formes sévères, résistantes aux traitements sus-mentionnés et notamment au traitement par corticoïdes (5 à 10 % des dermatites atopiques).

  • Cela se traduit généralement par la rechute systématique et aggravée dès la diminution du traitement.
  • Les lésions occupent généralement 50 % de la surface corporelle et la surinfection est fréquente, associée à un gonflement des ganglions (adénopathie).

C'est dans ces cas d'échecs que les médecins optent pour :

  • la photothérapie (UVA et UVB), surtout chez les adultes et déconseillée chez les enfants ;
  • la ciclosporine, progressivement dégressive (sur 6 mois).
  • le méthotrexate (qui a une autorisation de mise sur le marché seulement dans le psoriasis).

Des traitements systémiques, par la bouche ou en injection, sont développés pour les formes sévères qui débutent tôt, dès les 6 premiers mois de vie, très étendues et symptomatiques (rougeurs, démangeaisons, suintements...).

Le premier à disposer d’une AMM pour l’enfant est le dupilumab (Dupixent®), un anticorps monoclonal efficace sur l’inflammation et le prurit, notamment (il permet 60 % d’amélioration chez 70 % des patients). Disponible et remboursé à partir de l’âge de 12 ans, il devrait l’être bientôt dès 6 ans.

À noter : ce traitement entraîne un risque de conjonctivite et d’augmentation de l’éosinophilie, ce qui ne représente pas une contre-indication à la poursuite du traitement pour autant.

Le lebrikizumab (Ebglyss®) qui cible spécifiquement l’interleukine-13 et bloque sa voie de signalisation est indiqué pour le traitement de la dermatite atopique modérée à sévère chez les patients de 12 ans et plus qui n’ont pas répondu aux traitements topiques. Il a été validé par la Commission européenne en décembre 2023.

En troisième intention on a recours aux anti-Janus kinases (anti-JAK) mais sous surveillance biologique en raison de leurs effets secondaires.

Traitement de l'eczéma de contact

Le traitement de l'eczéma de contact est le traitement classique par excellence. Il consiste à appliquer des crèmes à la cortisone pendant une dizaine de jours.

Un traitement de plus de 10 jours est évité, car il risque :

  • de fragiliser la peau ;
  • d'entraîner une dermite réactionnelle (inflammation de la peau en réaction à la cortisone) ;
  • de déclencher une nouvelle poussée d'eczéma en cas d'arrêt du traitement (effet rebond) ;
  • de déclencher des télangiectasies (apparition réactionnelle de fins vaisseaux sous la peau).

Bien entendu, en cas d'eczéma de contact, la priorité reste d'identifier l'allergène.

Si le retrouver est compliqué, on pratique les tests épicutanés (patch tests).

Des précautions de base peuvent toutefois être adoptées : utiliser régulièrement des baumes ou crèmes adoucissantes, consommer des huiles riches en oméga-3 et vitamines A et E, prendre en complément alimentaire des capsules d’huile de bourrache.

Traitement de l'eczéma séborrhéique

Le médecin peut proposer de traiter un eczéma séborrhéique grâce à des corticostéroïdes. Une lotion corticoïde peut être prescrite en cas de démangeaisons intenses, notamment au niveau du cuir chevelu.

Bien que leur utilisation locale puisse donner d'excellents résultats, comme tout type de traitement à base de cortisone, il doit rester limité dans le temps pour éviter les risques d'aggravation secondaire.

Le traitement du cuir chevelu repose quant à lui en partie sur la mise en place de règles d'hygiène particulières avec :

  • un lavage des cheveux deux ou trois fois par semaine en utilisant un shampoing adapté, doux (les antipelliculaires sont généralement déconseillés) ;
  • l'application régulière d'huile minérale destinée à avoir une action émolliente et à faciliter l'élimination des croûtes et de la peau sèche.

Dans tous les cas, il faut manger équilibré, cesser de consommer alcool et tabac, se détendre (méditer dans l'idéal), pratiquer une activité physique plaisante, faire des cures de zinc (on en trouve dans les huîtres, les œufs, le poulet ou encore les lentilles et le quinoa).

Si ces recommandations se révèlent insuffisantes, il est possible de passer à l'application de produits tels que ;

  • le Ketoderm, à utiliser sur les zones atteintes (cuir chevelu notamment) deux fois par semaine pendant un mois puis une fois par semaine pendant deux mois pour finir par une fois par mois ;
  • le Sebiprox, à utiliser comme shampoing en respectant un calendrier identique ;
  • les Azoles ou cilclopiroxolamine sous forme de lotion ou de crème sont recommandés pour les peaux glabres (deux fois par jour pendant un mois ou jusqu'à la disparition de l'eczéma puis une fois par jour pendant une semaine).

Traitement de l'eczéma variqueux

Bien qu'il soit relativement simple de prévenir l'eczéma variqueux, notamment en poursuivant la pratique d'un exercice physique régulier, il est parfois trop tard et un traitement de terrain s'impose alors.

Le traitement consiste à s'attaquer directement à la cause du problème : le mauvais retour veineux.

S'il est possible de traiter (chirurgicalement notamment) les varices généralement associées à l'eczéma variqueux, ce sont des bas de contentions qui sont le plus souvent prescrits.

Plus simplement encore, surélever les jambes aussi souvent que possible permet de favoriser le retour veineux et la circulation dans les membres inférieurs.

Traitement de l'eczéma nummulaire

Le traitement de l'eczéma nummulaire diffère peu du traitement des autres eczémas.

  • L'application de dermocorticoïdes (à action forte, voire très forte) sous forme de crèmes hydrophiles est parfois recommandée jusqu'à la disparition des symptômes. Le traitement est ensuite progressivement réduit.
  • La corticothérapie générale, elle, n'est employée qu'en cas d'eczéma nummulaire sévère, de même que la ciclosporine en cas de dermatite atopique associée.
  • On peut toutefois relever que l'utilisation d'antihistaminiques (l'hydroxyzine, type Atarax ou la dexchlorphéniramine) est parfois de mise pour lutter contre les démangeaisons.
  • L'emploi de la doxépine (qui reste rare en France) peut s'avérer utile pour son important pouvoir antiprurigineux, en particulier en cas d'eczéma nummulaire chronique et dans la mesure où les traitements antihistaminiques se sont révélés inefficaces.
  • La photothérapie est parfois proposée dans ce type d'eczémas pour lutter contre le prurit et en tant que thérapie anti-inflammatoire.
  • La mise en place de règles d'hygiène visant à réduire voire à cesser toute consommation d'alcool et de tabac est également nécessaire.

L'emploi des émollients est bénéfique pour :

  • aider à la réparation de la peau au niveau des zones lésées ;
  • lutter contre la sécheresse cutanée ;
  • limiter les démangeaisons.

L'utilisation de traitements asséchants est réservée aux eczémas nummulaires chroniques suintants. On emploie généralement des bains avec des solutions de sulfate de cuivre et de permanganate de potassium.

Traitement allopathique de la dyshidrose

Le traitement de la dyshidrose diffère légèrement de celui proposé dans la plupart des eczémas.

Le traitement des dyshidroses atopiques et allergiques

La principale différence réside dans le fait qu'on perce les lésions eczémateuses (vésiculeuses ou bulleuses) pour les vider. Cette pratique permet d'emblée de réduire de façon conséquente la douleur.

La prise de bains antiseptiques est recommandée pour :

  • désinfecter ;
  • assécher ;
  • soulager.

On utilise généralement l'eau de Dalibour (diluée), le permanganate de potassium et la chlorhexidine.

La corticothérapie locale a également sa place dans le traitement allopathique de la dyshidrose. C'est son action anti-inflammatoire qui est recherchée et elle est donc essentiellement employée le soir afin de soulager les douleurs nocturnes.

Les phases aiguës de la maladie (notamment d'origine idiopathique) bénéficient d'un traitement corticoïdes à très forte activité (classe I) tandis que les phases régressives sont prises en charge par des corticoïdes moins puissants (classe III).

Si une allergie au nickel est détectée :

  • il est conseillé de mettre en place un régime alimentaire qui en soit dépourvu (très compliqué à instaurer) ;
  • un traitement par le biais d'un chélateur du nickel (le disulfirame) peut être proposé même si rien ne permet de savoir à l'avance quelle sera son efficacité. Les résultats ne se font sentir qu'après trois mois de traitement et les effets secondaires sont importants (fatigue, acné, réactions psychotiques notamment).

Traitement des dyshidroses idiopathiques en allopathie

L'ensemble des traitements qui vient d'être évoqué ne convient pas aux dyshidroses idiopathiques qui réagissent mal et n'entraîne qu'une faible amélioration.

  • Une des solutions alternatives est la photothérapie et notamment la balnéo-PUVAthérapie : mains et pieds touchés sont plongés dans une solution aqueuse à 35 °C pendant un quart d'heure, puis, après séchage, on procède à une irradiation aux UVA. La séquence est répétée deux à trois fois par semaine en fonction des résultats obtenus.
  • L'autre solution consiste en une prise orale de ciclosporine tout d'abord à dose élevée (3mg/kg/jour) puis à une dose d'entretien variable en fonction des cas. Les résultats restent variables en fonction des patients.

À noter : le méthotrexate peut être employé à faible dose (prise hebdomadaire unique) en cas de dyshidrose récalcitrante aux traitements qui viennent d'être évoqués.

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